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Mini-raid Tende-Menton : neige et Merveilles (1)

10 mai 2008

Un mini-raid de 3 jours à la mode eco-sentiers, organisé par Charlotte, avec Charlotte, Banana smilie, Lolotte, Fab, Astérisme, Bourriquet et Franck.

Tout a commencé lorsque dame Jacqueline, alias "jambe de gnou", et Vincent pour l'état civil, a émis l'idée d'un raid VTT de 3 jours au mois de mai. Et c'est là que dame Charlotte, alias la "blonde belliqueuse", et Magali pour l'état civil, doutant de la fiabilité de son ainée, et ayant un nouveau destrier originaire de St Gaudens à dompter, décide de prendre les choses en main, depuis son QG très logiquement situé à... La Rochelle.

Je vous passe les détails des multiples échanges qui s'en sont suivi concernant le choix du parcours, celui de la garde-robe, du contenu de la trousse à pharmacie, de savoir si un GPS indiquait ou non le nord, si les raquettes étaient souhaitables, et enfin s'il y avait assez de bourriquets dociles pour les portages, cela ferait passer cette introduction pour un texte concis et digeste.

Une préparation quasi militaire

Après moultes agitations et contre-ordres de participant(e)s volontaires, nous nous sommes donc retrouvés à sept. Les forces en présence... enfin les belettes en présence d'abord : Charlotte, dont l'entrainement après son accident de ski se résume à 3 sorties sur les reliefs désespérément plats de la Charente Maritime, et quelques escaliers en courant, mais dont l'endurance n'est plus à démontrer ; Lolotte, qui devait accompagner le retour de la Schtroumfette forfaite, mais dont les capacités ne sont plus à démontrer ; Banana smilie, venue soutenir Charlotte et dont la capacité à glousser quand elle tombe ou quand elle réussit une épingle ne sont plus à démontrer.

Pour accompagner ces dames, quatre mulets d'un fort beau gabarit : Fab, revenu en pleine forme de son raid ski de rando au Caucase une semaine plus tôt, Astérisme dont le poids est inversement proportionnel à ses capacités d'accélération et de résistance (tant qu'il a à manger), Franck, un cycliste, un vrai, prêt à partir au bout du monde sur un biclou, et accessoirement coloc' de Fab ; et votre serviteur Bourriquet, surnommé ainsi par sa femme lorsqu'il lui porte son vélo sur le dos pour lui ménager sa peine, et par là même mériter son repas asiatique du soir.

Le programme choisi est relativement velu, du moins pour les non-spécialistes de ce type de sorties à la dure :

  • Montée en train depuis Antibes ou Nice jusqu'à Tende en passant par Breil
  • Tende - Lac des Mesches (sous Castérino), par le col de Tende, la baisse de Peïreifique, la baisse d'Ourne : 32 km, +1450m, -760m
  • Nuit au refuge Neiges et Merveilles au-dessus du lac des Mesches
  • Lac des Mesches - Sospel, par Granile, Berghe, Grange des Celles, Fontan, Breil (par la route) et Sospel par le GR3 : 65 km, +1600m, -2690m
  • Nuit en chambre d'hôte à Sospel
  • Sospel - Menton, par le col du Razet et le col du Berceau: 32 km, +1300m, -1700m
  • Menton - Nice ou Antibes par le train (retour Nice - Roquefort en vélo pour Fab et Astérisme)

Soit un total de 130 km, +4350m et -5150m... Glups ! En plus, la météo est relativement pessimiste, ça va donner !

eco-sentiers, plus qu'un état d'esprit

Mis à part le lever à l'aube pour prendre le train, tout s'est bien passé pour cette première longue journée. Bon, comme d'hab', Banana et Bourriquet sont à la bourre à la gare d'Antibes, et je termine de payer notre ticket quand le TER entre en gare. On monte en trombe avec Lolotte dans le compartiment à vélos pour s'en faire aussitôt jeter poliment par la contrôleuse qui n'a visiblement pas envie d'être dérangée de bon matin. De toutes les façons, les rames sont quasiment vides. On retrouve le reste de la troupe à Nice et notre correspondance pour Breil dans le beau train des Merveilles tout neuf et ses crochets à vélos. Changement à Breil pour le train Italien, tout aussi neuf et design, mais moins pratique pour les vélos.

A la gare de Tende, nous voici au pied du mur pour notre mini-raid, et c'est le cas de le dire avec l'ascension d'une traite au col de Tende qui nous attend. Pour profiter une dernière fois des plaisirs de la civilisation, on s'offre un détour par la boulangerie, puis par le café, en terrasse au soleil. Un local amateur de quad entame la discute pour nous demander notre destination. Selon lui, le passage du col de Tende vers Castérino reste impraticable à cause des accumulations neigeuses, mais Fab n'en a que faire, ça doit passer !

46 lacets pour un col

C'est parti en file indienne sur la route, en pente douce pour commencer, jusqu'aux premiers lacets de la montée vers le tunnel de Tende. Le trafic est encore supportable, mais ça double parfois n'importe comment, surtout côté motos qui adorent arsouiller sur ce must de la route de montagne. Pour la plupart, on découvre le vélo avec un sac à dos chargé de 10 à 12 kg d'équipement, cela demande un peu d'habitude et quelques ajustements. Par exemple, Banana et son dos taille small, se retrouve avec un sac trop grand pour elle, et qui la gênera pas mal durant le raid. De mon côté, j'ai choisi de caser mon réflex APN dans sa housse sur la poitrine, le seul moyen de dégainer suffisament rapidement pour prendre des photos un peu intéressantes et sans trop ralentir le groupe. Bien sûr, la chute est quasi interdite, mais il suffit de le savoir...

A la dernière épingle avant le tunnel, on quitte enfin le trafic pour emprunter l'ancienne et mythique route du col de Tende, avec ses 46 lacets sur 7,5 km et 800m de dénivelée. A mi-chemin de cette grosse montée, alors que le bitume a déjà laissé place à la piste, Franck s'arrête pour un gros souci : la base arrière de son vieux cadre Specialized Stumpjumper vient de rendre l'âme. Pour lui, c'est donc retour à pieds obligatoire ! Il nous avouera être parti sur le raid avec une fissure déjà apparente, un bien gros risque pris... On remercie la chance qu'il a eu de ne pas subir cette casse dans l'une des nombreuses descentes exposées que nous devons emprunter. Nous continuons donc à six, avec un vent glacial de plus en plus fort, et l'apparition des premiers névés. Lorsque cela devient trop dur, Charlotte et Banana continuent à pieds. C'est qu'il faut se préserver pour arriver au bout !

Regroupement au col de Tende à l'abri d'une batisse et on enquille la longue piste des forts qui a l'avantage d'être en faut plat descendant vers l'ouest. La pause picnic bienvenue se fera à l'abri du fort de la Marguerie, avec quelques rayons de soleil pour nous accueillir, et surtout un panorama de début de printemps à couper le souffle. Depuis notre promontoire, on commence à pouvoir apprécier l'importance de l'enneigement qui nous attend, et à priori, ça semble plutôt jouable. Il vaudrait mieux, car on ne se voit pas redescendre par la route pour remonter ensuite vers Castérino !

Le blanc résiste au printemps

En fait, c'est à partir de l'ancienne caserne de Peïrefique que les accumulations de neige sur une piste qui bascule son flanc au nord-est, se font plus persistantes. Le petit couloir déneigé de bord de piste se rétréci progressivement pour finalement laisser la place à une neige de printemps suffisament tassée pour ne pas trop s'enfoncer à pieds mais évidemment inroulable. A cet instant, la baisse de Peïrefique est en vue, donc l'inquiétude laisse place à la contemplation de la nature et du panorama, tandis que les bourriquets de service commencent à soutenir Charlotte et Banana, Lolotte préférant assumer ses propres portages.

On se regroupe à la baisse qui laisse apparaitre ça et là quelques taches d'herbe encore chiffonnées par un hiver inhabituellement neigeux. Charlotte a commencé à semer ses affaires, avec pour commencer une paire de genouillères Dainese. Un petit aller-et-retour en footing dans la neige détrempée me permet de lui en retrouver une seule ! Juste celle qui faut pour protéger son genou déligamenté. La piste qui mène à la baisse d'Ourne est réguilèrement traversée par d'anciennes coulées, mais globalement ça roule. Et le paysage, une fois arrivé devant l'immense plaine qui descend vers le lac de Castérino, est somptueux, toujours avec ces trouées de ciel bleu qui laissent couler des taches de lumières changeantes sur les vallons de Fontanalba et de la Valmasque.

Même courte, la descente freeride full speed sur la plaine en évitant soigneusement les terriers de marmottes et le sentier en sous-bois de mélèzes qui la suit est un vrai bonheur. Seule la fin de cette descente, de plus en plus défoncée avec le temps est un peu pénible. Mais nous sommes déjà à la b366 pour longer en rive gauche le torrent de la Valmasque jusqu'au pont. Nous prenons la route jusqu'au lac des Mesches b84, pour remonter en poussette (sauf pour Fab), le vallon de la Minière jusqu'au hameau de Valaura, ancienne mine restaurée et aménagée en gîte et en centre d'activités par l'association Neiges et Merveilles.

La partie du gîte ouverte a fait le plein en ce pont de mois de mai, ce qui est logique au vu de la beauté et la sérénité du lieu. Et le rab de soupe sera le bienvenu tant nous avions faim et froid en attendant avec impatience le repas commun !

Coucher avec les poules, en prévision de la grosse journée du raid à venir.

. Pierre .

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