Après la joyeuse mise en bouche de vendredi, resto du soir compris, nous voici donc samedi matin rapidement prêts pour notre plage de départ, prévue à 9h30. Aux abords du Mondial du VTT, la masse des bikers se fait déjà bien plus compacte que la veille, et de l'office de tourisme où à lieu le retrait des packs, monte une clameur bien peu conciliante. Tu parles ! Plusieurs centaines de gus sont massés devant les quatre hôtesses de l'orga, complètement débordées par les événements ! Le Roger Mandin, organisateur Freeraid de son état, donne du porte-voix pour calmer la foule excitée. Il faut dire que certains attendront plus d'une heure ! Pour ma part, je m'en tire honorablement avec une petite demi-heure pour obtenir plaques, sacs couleur DDE, et tickets repas.
- « Wake up Susie ! Cette fois on y va ! »
Avec tous ces bikers, on craint le pire pour la queue aux remontées,
car contrairement aux Portes du Soleil, nous ne sommes pas répartis
sur sept stations. Pourtant, le départ au Jandri Express se fait
sans trop d'encombre, malgré le flot de surfers habillés
triple couches sous un soleil qui cogne déjà fort. Belle
journée en perspective. On repart par le même parcours
que la veille, avec son névé ludique et ses chemins d'alpages.
Queue plus conséquente au Thuit, mais ça passe assez vite.
Au Diable, on enquille la bleue du même nom. Après l'entraînement
de la veille, on se lâche un peu plus dans les virages relevés.
Les photographes sont postés aux meilleurs angles pour saisir
chacun des 1500 inscrits sur fond de diorama alpin. Je reconnais même
Sam Peridy bardé
d'un gros zoom. A l'entrée du virage y'en a un qui gueule à
l'autre : « Eh ! Vl'a une fille ». A la sortie
du virage, il rajoute : « Et c'est une vraie ! »,
rapport à l'attaque dont Susie fait preuve sur ce terrain qu'elle
semble affectionner particulièrement. La fin du parcours est
une succession d'épingles dans un sentier creusé par les
nombreux passages où on soigne le « zero foot »,
tandis que quelques vététistes du dimanche continuent...
à pied.
On arrive au centre des 2 Alpes avec le premier service du repas qui
démarre. Trop tôt pour nous. Alors on traverse la station
par les pistes et sentiers balisés entre chalets et club Med
pour rattraper l'autre jolie bleue, celle de mont de Lans que l'on avait
testée la veille autour du picnic. Et d'un seul coup, plus personne
! On roule à notre vitesse sans avoir à doubler ni être
doublés, tranquilles, pénards. A la Molière, on
interpelle le motard de l'assistance technique :
- « Mais, y sont où les aut' bikers ? »
- « Ah, m'en parlez pas, y sont partis en troupeau dans la
nature sans se soucier du balisage ni du roadbook, encore l'effet mouton
! »
Cool, nous on aime bien les moutons, et ici, c'est pas le génie
des alpages ;-)... Alors on va en profiter jusqu'au TS de Mont de Lans
qui est... vide ! Et pour la peine, on enchaîne avec l'autre TS
et on se fait en douce une petite Aiguille (nouvelle verte ludique)
suivie de la sublime Tallias déjà évoquée
la veille. Arrivés en bas, les plaquettes sont fumantes, et bien
que leur parfum n'ouvre pas l'apétit, on se dit qu'il est temps
cette fois de passer au jambon braisé et au gratin Dauphinois.
Apparemment, les moutons se sont bien retrouvés, sans doute attirés
par le fumet, et on se fait une bonne queue pour un repas trop léger
à mon goût, mais correct.
Après avoir résisté à une furieuse envie
de sieste à l'ombre, on repart sur le circuit, avec un crochet
par le salon pour tenter de résoudre les insoutenables lamentations
de mes plaquettes Hope Mono mini. Sur le stand des plus beaux freins
à disque, le gars est sympa. Il me sort les nouvelles plaquettes
organiques reçues deux semaines plus tôt alors que les
vélocistes les attendent encore depuis des mois.
- « Tu verras, avec ça, même par forte température,
c'est du velour, et plus un bruit. Attention au rodage quand même
! »
On repart pénards vers l'autre must de la station : La Venosc
et ses « quarante douze » virages relevés.
J'enquille devant Susie mais je fais pas le fier, les plaquettes encore
neuves n'ont pas encore beaucoup de mordant et je me fais quelques frayeurs
dans les premiers virages et les petits murs qui les précèdent.
Susie qui me... colle la roue met la pression. A mi-descente, les plaquettes
sont montées en température et ça refreine à
nouveau du feu de dieu... et sans un bruit ! Susie en a profité
pour repasser devant, mais trop confiante ou plus assez concentrée,
elle s'offre un joli travers en glissade. Puis c'est reparti sans interruption
jusqu'à la gare de Venosc.
Là, grosse erreur d'appréciation. On part comme l'indique le roadbook sur l'étape de Bourg d'Oisans qui longe la Romanche sur une bonne quinzaine de bornes. Le parcours est certes joli, mais un peu trop cross et en complet décalage avec les sensations rencontrées jusque là. Bon. On pourra dire qu'on a quand même un peu pédalé. Mais ça n'empêche pas plusieurs bikers de se prendre de belles boites, notamment un qui cherchait à doubler coûte que coûte dans un sous-bois et qui s'est pris un vol sur une racine en biais, juste sous mon nez. Ou bien l'autre qu'on a retrouvé coude et genou en sang (vive les protecs') sur une piste plate (!) et qu'on a dépanné en désinfectant et sparadrap. Et ouais, on peut se blesser partout en VTT. Ravito léger à Bourg et retour en bus à Venosc, heureusement sans trop d'attente pour nous. Mais au télécabine, c'est la grosse foule ce coup-ci, et il faut un peu patienter pour remonter à la station.
A cet instant, le parcours Freeraid est officiellement terminé, mais on continuera jusqu'au bout de la journée sur les plus belles pistes des 2 Alpes pour achever en beauté ces deux jours de grand freeride pur plaisir.
Dimanche, c'est tourisme en sandales sur nos enduros, avec détour par le salon et spectacle des qualifs du tri-cross, puis retour sur Sophia l'après-midi, en passant devant la Meije, un peu à contre coeur il faut bien le dire.
. Pierre .
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